nouveau : les beys une famille du gévaudan
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Joseph BEYS instituteur public Joseph BEYS est né dans l'ousta BEYS à Villevieille, commune de Rocles (Lozère), le 10 août 1845 dans une famille de paysans du Gévaudan. Il semble avoir fait des études avec le curé du village et aurait obtenu son brevet à Mende. Il avait un caractère frondeur et, pour se différencier des citadins mendois, il serait allé passer les épreuves du brevet en sabots. Joseph commence à enseigner en 1864 pour l'Institut des Frères des Ecoles Chrétiennes à Rennes, il est instituteur "congrégatiste" adjoint. Il passe de Rennes à Nantes, revient à Rennes, puis de nouveau à Nantes. Il y obtient, en mars 1873, le Brevet de Capacité pour l'Enseignement Primaire, puis est titularisé en août avec un salaire annuel de 800 francs. Plus tard il exerce à Angoulême jusqu'en août 1876. Après 12 ans d'exercice dans l'enseignement catholique, il postule pour un emploi dans l'enseignement public en Lozère. Un premier remplacement le mène à Puylaurent, ensuite l'inspecteur primaire le nomme en février 1879 à l'école des Faux, un hameau de la commune de Saint-Alban-sur-Limagnole. Il y a environ 120 habitants au hameau des Faux. L'école, aujourd'hui disparue, est meublée de 10 tables de 4 places. Elle compte 32 inscrits en 1879, 12 filles et 20 garçons répartis en trois divisions. Joseph BEYS utilise la méthode Néel pour l'enseignement de la lecture aux plus jeunes. Chaque jour les enfants font une dictée et, une fois par semaine, ils étudient une fable ou un morceau choisi et suivent une leçon de choses. L'inspecteur primaire note dans son rapport que "l'école des Faux est bien dirigée. L'Instituteur est intelligent, il a du goût pour sa profession. Les résultats sont déjà satisfaisants. Les habitants sont biens disposés pour l'école et pour l'instituteur". Les rapports de Joseph avec le maire et le curé sont bons. La salle de classe mesure 6 mètres par 5,30 mètres, avec une hauteur sous plafond de 2,40 mètres. Le logement de l'instituteur se réduit à une pièce et nécessite un bon crépi intérieur. Logement et école sont situés près de l'ousta TUFFERY. Joseph se marie à 37 ans avec Marie Agnès Mélanie TUFFERY âgée de 25 ans. La cérémonie se déroule le vendredi 17 février 1882 à Saint-Alban-sur-Limagnole. Après la naissance du premier enfant, Honorine, ils partent en janvier 1884 pour le Crouzet-Chaffols. Pour qui a vu cet endroit avec sa grande école de pierre, dans ce hameau perdu de Lozère il est facile d'imaginer leur arrivée. Nous sommes en hiver, à près de mille mètres d'altitude, Joseph et Marie Agnès arrivent à la tombée de la nuit, il fait très froid. Leurs affaires s'entassent dans un traîneau tiré certainement par le cheval de Jean Antoine TUFFERY, le père de Marie Agnès qui est cultivateur. Honorine doit être une petite boule enveloppée soigneusement pour résister au gel. Ils abordent l'école par le bas, elle parait encore plus imposante et solide. Vite il faut allumer le feu et faire la première soupe dans la cheminée car la route fut longue et difficile depuis les Faux. Onésiphe Zéphirin Joseph naît juste 9 mois après leur arrivée au Crouzet-Chaffol, le 2 octobre 1884. Le hameau est isolé et ils n'y restent qu'un an. Joseph et sa famille arrivent en novembre 1884 à Saint-Amans. Ils s'installent dans la grande et belle école de granit. Marie Agnès y met au monde sept enfants. L'argent manque souvent, malgré les indemnités perçues comme secrétaire de mairie. Certaines fois Joseph sollicite un congé pour aller acheter un cochon à la foire à Serverette. Une autre fois c'est pour soigner sa sciatique chez Pierrounet, le célèbre rebouteux de Nasbinals, ou pour suivre une cure à Bagnols-les-Bains. En 1901, Joseph BEYS est muté à Brenoux, au pied du causse de Mende. Il s'agit d'une mutation disciplinaire. Il y enseigne jusqu'en 1908, époque à laquelle la retraite s'impose. La famille déménage pour Mende, rue de la banque (aujourd'hui avenue Foch). Il y décède en septembre 1914. Ses deux fils aînés sont sur le front et le troisième, Théodose, a été tué à Bouillancy pendant la Bataille de la Marne. Les deux derniers garçons, François et Silvain, sont mobilisés avant la fin de la guerre et meurent en combattant pour la France. La famille BEYS perd 3 de ses 5 fils et 1 gendre à la guerre, sa descendance en sera à jamais affectée. ☻ Accès aux notices sur les combattants que la famille BEYS a fournis pendant la Grand Guerre (1914-1918) (cliquer sur les photos pour les agrandir) |
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